Pour la moitié des salariés, la sécurité de l’emploi prime sur le salaire. Telle est la conclusion d’une enquête menée par le spécialiste du recrutement Robert Half, dans le cadre de leur Guide des Salaires qui sera bientôt lancé. « En raison de la pénurie persistante sur le marché du travail, le salaire fait souvent l’objet de rudes négociations. Notre étude montre cependant que pour de nombreux employés, la stabilité est plus importante qu’un salaire plus élevé », explique Joël Poilvache, Regional Managing Director chez Robert Half.
Sur le marché du travail actuel, la moitié des employés préfèrent la sécurité de l’emploi à un meilleur salaire. C’est l’inverse pour seulement 20 % des salariés. Notons qu’un peu plus d’un quart des membres de la Gen Z (18-27 ans) préféreraient un salaire plus élevé, alors que dans le groupe des plus âgés, celui des baby-boomers (60+), cette proportion n’est « que » de 12 %.
Joël Poilvache
« Malgré les opportunités offertes par le marché de l’emploi, les employés sont encore un peu réticents et optent principalement pour la stabilité. La sécurité de l’emploi prime sur le salaire. La jeune génération accorde quant à elle plus d’importance à une rémunération plus élevée. Ils sont au début de leur carrière et ont donc des attentes et des priorités différentes, par exemple des emprunts ou des enfants en bas âge. Ils sont dès lors prêts à prendre plus de risques et à oser changer d’emploi pour un meilleur salaire », explique Joël Poilvache.
Salaire satisfaisant
32 % des employés interrogés sont satisfaits de leur emploi et ne seraient pas tentés par un autre travail mieux rémunéré. Pour la génération la plus âgée, celle des baby-boomers, cette proportion est deux fois moins élevée. Les femmes (35 %) sont par ailleurs un peu plus satisfaites que les hommes (29 %). Quatre membres de la Gen Z sur dix changeraient d’emploi principalement pour des raisons de contenu du job, quel que soit le salaire, ce qui est nettement moins le cas de toutes les générations plus anciennes. Le contenu de l’emploi est invoqué comme raison de changer de travail par autant d’hommes que de femmes, à savoir 29 %.
« Nous savons que les membres de la Gen Z ont besoin d’un but et notre étude le démontre à nouveau », souligne Joël Poilvache. « Mais nous constatons aussi que les Belges sont plutôt satisfaits de leur salaire. 51 % déclarent que leur rémunération est proportionnelle à leur expérience et à leur expertise. Ici, ce sont surtout les membres de la génération X (44-59 ans) qui se démarquent : seuls 44 % d’entre eux se disent satisfaits de leur rémunération. Le fait que les employés préfèrent la sécurité de l’emploi à un meilleur salaire ne signifie toutefois pas que les bonnes performances ne doivent pas être accompagnées d’une certaine forme de reconnaissance. Au contraire, il reste très important pour les entreprises d’offrir une rémunération correcte et conforme au marché », conclut Joël Poilvache.