La flexibilité reste néanmoins l’argument clé en 2025
Selon les estimations de la Banque nationale de Belgique, l’économie belge devrait évoluer relativement positivement : elle prévoit une croissance du PIB de 1,2 % en 2025 et de 1,4 % en 2026. Cet optimisme se reflète également dans les stratégies des entreprises belges, selon le dernier rapport en date du spécialiste du recrutement Robert Half. Les employeurs cherchent non seulement à consolider, mais aussi à élargir leurs effectifs — en particulier dans des secteurs tels que la finance, l’informatique et le numérique. « Les employeurs restent toutefois confrontés à des défis persistants sur le marché du travail. Pour convaincre les candidats, ils revoient leur approche : options de travail flexibles, salaires de départ plus élevés ou en passant par des processus de recrutement plus transparents », explique Joël Poilvache, Regional Managing Director chez Robert Half.
Les entreprises optimistes malgré les défis
Plus d’un quart des employeurs considèrent la recherche de candidats qualifiés comme le plus grand défi en matière de recrutement pour 2025. En outre, les petites entreprises parviennent difficilement à répondre aux attentes salariales des candidats, tandis que les grandes entreprises éprouvent des difficultés à recruter rapidement.
Malgré les défis sur le marché de l’emploi, les entreprises belges portent un regard optimiste sur 2025. Pas moins de 95 % des entreprises déclarent continuer à embaucher pour maintenir leurs effectifs. Plus de 41 % d’entre elles entendent même recruter des collaborateurs supplémentaires pour agrandir les équipes. Dans des domaines comme la finance, l’IT et le digital, la demande de talent n’a d’ailleurs jamais été aussi importante. Le secteur financier est confronté depuis des années à une pénurie de personnes qualifiées, ce qui maintient les intentions de recrutement à un niveau élevé. Dans le domaine de l’IT et du digital, le climat est à nouveau au beau fixe après une année difficile. Un quart d’entreprises supplémentaire envisage d’ailleurs d’embaucher de nouveaux collaborateurs permanents par rapport au second semestre 2024.
Les entreprises sont prêtes à délier les cordons de leur bourse
Constat intéressant : en 2025, un employeur sur trois est prêt à proposer un salaire de départ plus élevé aux candidats pour les convaincre. Les PME en particulier y voient une stratégie importante : 31 % des petites entreprises déclarent qu’elles alloueront un budget plus important aux salaires de départ cette année, contre 26 % du côté des grandes entreprises. 24 % des entreprises envisagent également d’offrir une prime à la signature afin d’inciter les candidats à les rejoindre. Par ailleurs, un cinquième des entreprises souhaite accorder davantage de congés payés et un tiers propose des avantages extralégaux supplémentaires.
La flexibilité reste la clé pour attirer les talents
Cependant, la flexibilité reste la stratégie principale des employeurs pour se distinguer sur un marché du travail compétitif, autant pour les grandes que les petites entreprises.
Joël Poilvache : « La flexibilité englobe bien plus que le télétravail. Elle comprend également les horaires flottants, les régimes de travail de 40 heures en quatre jours et les solutions pour mieux combiner travail et vie de famille. Cette approche est non seulement attrayante pour les candidats, mais elle améliore également le bien-être mental des employés et l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Les entreprises qui se concentrent sur ces éléments favorisent la création d’effectifs plus résilients et plus productifs. La flexibilité joue ainsi un rôle crucial pour attirer et retenir les talents. »
La restructuration du processus de recrutement
Outre les avantages en termes de finance et de flexibilité, un nombre grandissant d’entreprises misent sur un processus de recrutement plus court et plus transparent pour attirer rapidement et efficacement les bons candidats. Une image d’employeur forte et une communication claire sont essentielles à cet égard. « Si vous attendez trop longtemps pour réagir au cours d’une procédure de candidature, cela peut vraiment être rédhibitoire pour les candidats », souligne Joël Poilvache.
« De bons accords et des informations claires sur le déroulement du processus — par exemple, s’il s’agit d’un processus compétitif et qui sont les candidats — font une grande différence. En tant qu’employeur, montrez également à quel point vous appréciez le candidat. »
Bien que les employeurs prennent des mesures pour être plus ouverts dans leur approche, certaines exigences en matière de formation et d’expérience continuent à peser lourd dans la balance, en particulier pour les postes techniques et spécialisés.
« L’expérience reste un facteur important pour de nombreuses entreprises », explique Joël Poilvache. « Nous constatons néanmoins une volonté croissante d’abandonner les exigences traditionnelles et de se concentrer davantage sur le potentiel des candidats et leur perfectionnement éventuel. C’est essentiel pour attirer un plus grand nombre de talents. »
En outre, les employés temporaires ou les Project Consultants deviennent de plus en plus souvent la solution efficace choisie pour renforcer rapidement les équipes, et maintenir les projets importants sur les rails.
L’influence de l’économie changeante
Si les tendances du marché du travail pour 2025 sont claires, reste à voir comment les changements dans la politique mondiale et l’économie influenceront la situation. « Nous constatons une certaine prudence sur le marché en ce qui concerne l’évolution de l’environnement économique en 2025 et notamment la politique économique de la nouvelle administration nord-américaine. Mais l’optimisme, combiné à la volonté d’investir, montre que les entreprises belges sont prêtes à relever les défis de 2025 avec confiance », conclut Joël Poilvache.