La COVID a provoqué un bond technologique en avant du travail hybride, tandis que la guerre des talents devient plus féroce que jamais. La pression que subissent les employeurs pour attirer et retenir les talents les amène à se concentrer de plus en plus sur l’expérience employé (EX).
Nous avons discuté avec Heike Wiesner, Global Director HCM chez Unit4, de ces tendances et de la manière dont les employeurs peuvent s’armer.
Comment décririez-vous l’expérience employé (EX) ?
Il s’agit d’une façon exhaustive pour les équipes RH d’intégrer, de réorganiser, d’améliorer les compétences et de permettre la mobilité interne afin d’améliorer l’efficacité de l’organisation. Veillez à ne pas la considérer comme une baguette magique qui résoudra vos défis de gestion des talents. Aucun logiciel n’est en mesure de le faire ; il doit avant tout s’agir d’une stratégie d’entreprise holistique axée sur les personnes et menée par l’équipe de direction. Cela permettra d’obtenir une représentation beaucoup plus sophistiquée des compétences et des lacunes au sein de votre organisation, mais surtout, d’évaluer la manière dont vos employés vivent au sein de votre entreprise, afin que vous puissiez mettre en place des stratégies pour développer les talents, palier le mal-être et améliorer l’épanouissement. Le tout dans le but d’améliorer la motivation et la productivité de vos collaborateurs.
Comment les entreprises peuvent-elles accroître leur EX ?
Par le passé, certains dirigeants ont peut-être rejeté cette approche en la considérant comme une « futilité RH », car elle est axée sur tous les aspects de la vie professionnelle d’un employé, parmi lesquelles le bonheur et le bien-être, des mesures que certains cadres plus pragmatiques pourraient considérer difficiles à évaluer.
C’est la raison pour laquelle l’expérience employé revêt aujourd’hui une telle importance. Il est essentiel de comprendre dans quelle mesure un employé considère son entreprise comme « juste » ou équitable, car cet aspect sera déterminant dans sa volonté d’y rester. Les entreprises astucieuses auront recours à l’expérience employé pour comprendre les compétences de leurs collaborateurs et créer des possibilités de carrière déterminantes, soit par la promotion, soit par la mobilité interne, permettant ainsi à leurs employés d’apprendre et de développer de nouvelles gammes de compétences.
Les plateformes EX continueront d’évoluer pour que les organisations puissent intégrer plus facilement les divers outils et applications dans leurs écosystèmes RH et PGI d’entreprise. Les plateformes EX repousseront les limites des données pour recueillir des informations à partir d’applications et de systèmes transversaux. L’application de l’IA pour individualiser davantage l’expérience employé et favoriser une meilleure veille économique deviendra une pratique courante et attendue de l’EX.
La COVID a provoqué un bond technologique en avant du travail hybride. Est-ce une bonne chose ?
Le travail hybride a incontestablement apporté des avantages, aussi bien aux employeurs qu’aux employés, mais nous n’avons pas encore saisi l’ensemble de ses conséquences, en particulier en ce qui concerne la productivité et l’engagement des employés. De nombreux employés ont bien sûr démontré qu’ils pouvaient être productifs en dehors du bureau, en réduisant leur temps de trajet et en ayant accès à un logement plus abordable. La proximité accrue avec la famille a également permis de bénéficier des services de garde d’enfants et de s’occuper de ses proches. Dans l’ensemble, cela peut rendre les employés plus heureux, et leur donner le sentiment de pouvoir accomplir leurs tâches sans la pression traditionnelle du présentéisme au bureau.
Quels sont les inconvénients du travail hybride ?
Le débat sur la productivité n’est pas concluant. En étant réaliste, avec le travail hybride, il faudra impérativement réévaluer ce que signifie être productif. Certains éléments montrent que les employés qui ont un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée sont plus habilités à remplir des tâches, ce qui peut avoir des retombées positives sur la productivité. Si le travail hybride permet cet équilibre, alors il constitue un point positif.
Cependant, l’engagement et la culture des employés soulèvent également des inquiétudes. Si un employé est déconnecté, la rétention peut se révéler être un réel problème. Cela s’illustre par des statistiques telles que l’ancienneté moyenne des salariés âgés de 25 à 35 ans, qui est de 2,8 ans, et la vitesse d’interruption au niveau du maintien chez un employeur, qui est 2,9 fois supérieure en 2020 par rapport à 2014.
Cela est non seulement dû à la « Grande Démission », mais aussi au fait que les employés cherchent des postes à ajouter à leur portefeuille de compétences, ce qui implique qu’ils se montreront beaucoup plus implacables lorsqu’ils choisiront pour qui ils travaillent et pour combien de temps. Dans la mesure où les entreprises utilisent des stratégies de travail hybride, elles doivent se consacrer davantage à l’expérience employé pour s’assurer de conserver les meilleurs talents.
Quelle est votre vision du travail hybride ?
La tendance au travail hybride est une arme à double tranchant. D’un côté, il permet aux employeurs d’étendre les options de flexibilité offertes au personnel et d’améliorer l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Mais d’un autre côté, le risque de desserrer certains des liens qui tissent la culture de l’entreprise existe. L’expérience employé et la définition adéquate du travail hybride constituent tant un test de résilience organisationnelle qu’une opportunité.
Aujourd’hui, dans les organisations progressistes, l’expérience employé est réinventée dès le recrutement et l’intégration, et au-delà. Nous devons aussi tenir compte des éléments qui demeurent constants. Ceci implique d’avoir des supérieurs hiérarchiques avec de forts quotients émotionnels, capables de comprendre la nuance et de savoir quand les personnes traversent de mauvais moments, puis de réagir en conséquence. Le feed-back et le suivi non invasif peuvent nous aider à rester sur la bonne voie.
Comment Unit4 peut-il aider les entreprises à conserver ses talents ?
Pour les employeurs, le défi consiste à savoir a) comment se rendre attrayant pour amener les gens à passer la porte, et b) comment maintenir ces employés productifs et motivés tant que cela est mutuellement bénéfique. La difficulté est que les employés recherchent des postes à ajouter à leur portefeuille de compétences, ce qui implique qu’ils se montreront beaucoup plus implacables lorsqu’ils choisiront pour qui ils travaillent et pour combien de temps.
Bien que tout le monde s’accorde à dire que la technologie RH est importante, avec l’adoption de celle-ci, les fonctions RH ont connu des progrès lents. La plupart des fonctions RH utilisent la technologie pour l’automatisation, l’optimisation des activités transactionnelles et la conservation des ressources pour les employés. Toutefois, seulement 20 % des technologies RH de base sont adaptées pour permettre aux dirigeants d’élaborer des plans de gestion des talents, et seul un quart appuient la réalisation de résultats en matière de talents à court et à long terme.
Nous pensons que la technologie doit permettre aux dirigeants d’entreprise d’aider et de guider leurs équipes. La technologie n’a pas pour rôle de mettre fin aux interactions en face à face ou de s’y substituer, mais bien d’agir comme un outil et un complément qui nous aident tous à développer une meilleure culture d’entreprise et à créer un environnement d’apprentissage continu.
La solution HCM d’Unit4 vous donne la possibilité d’attirer et de recruter les meilleurs talents, les outils d’analyse pour comprendre comment les compétences de vos collaborateurs peuvent être déployées au mieux dans votre organisation, et les outils d’apprentissage et de développement dont vous avez besoin pour vous assurer que l’ensemble de vos collaborateurs évolue et participe activement au travail qu’ils effectuent. Les aider à l’adopter et à l’utiliser pour atteindre leurs propres objectifs vous permettra ainsi d’atteindre les objectifs de toute votre organisation.
Quel sera selon vous l’avenir du travail ?
Bonne question ! Je crois qu’il sera en tout cas plus humain. Ce sont les personnes qui font la différence.
Traditionnellement, la rétention a toujours constitué un indicateur de performance clé pour les équipes RH. Aucune entreprise ne veut perdre de précieux employés et toute l’expertise qui les accompagne. Elle ne veut pas non plus absorber les conséquences financières de la rotation du personnel. Il est désormais essentiel que les organisations soient prêtes à investir du temps et de l’argent dans leurs collaborateurs. Vos employés sont des êtres humains, il est donc crucial que votre organisation adapte ses stratégies en conséquence. Les bénéfices en valent vraiment la peine.