Les employeurs sont de plus en plus attentifs aux frais de voyages d’affaires. En outre, la responsabilité sociale des entreprises et la réalisation des objectifs ESG prennent plus de place dans les considérations des employeurs concernant la mobilité internationale de leurs collaborateurs. Au cours des années précédentes, la sécurité et le bien-être des collaborateurs ont été les principaux facteurs influençant la mobilité des travailleurs.
Voilà ce qui ressort du International People Mobility Report du consultant en assurances Aon dans lequel le paysage changeant de la mobilité des travailleurs en Europe est exposé. Ce rapport donne un aperçu de la manière dont les employeurs y font face et des défis et opportunités en matière de mobilité internationale.
Priorité à la gestion des dépenses
La gestion des dépenses est aujourd’hui un facteur prédominant. Cela s’explique par l’importance croissante d’une stabilité financière et les défis géopolitiques actuels, comme la guerre en Ukraine, la crise énergétique et l’inflation mondiale. La sécurité et le bien-être des collaborateurs figurent toujours dans le top trois, mais l’importance de la responsabilité sociale des entreprises dans la politique de mobilité internationale augmente également.
Moins de voyages
Ainsi, les employeurs prennent toutes sortes de mesures pour répondre à leurs objectifs ESG. Les mesures les plus importantes sont la diminution des voyages (44 %), un programme pour compenser les émissions de CO2 liées aux voyages (37 %) et d’autres manières de voyager (32 %). Dans le monde entier, le travail à distance a augmenté depuis la pandémie de COVID-19, tandis que les voyages d’affaires ont diminué.
Travail à distance : opportunités et défis
L’avenir du travail à distance s’annonce prometteur. La pandémie de COVID-19 a accéléré cette tendance. De nombreuses entreprises se sont adaptées à la nouvelle réalité et la considèrent comme une option pour leurs travailleurs. L’utilisation d’outils numériques a rendu les choses plus faciles et plus efficaces. Les équipes peuvent collaborer sans problème dans différents fuseaux horaires.
« Le télétravail depuis l’étranger, occasionnel ou structurel, a gagné en popularité », explique Maxime Manderlier, expert International People Mobility chez Aon Belgium.
« D’une part en vue d’une flexibilité toujours plus grande dans l’organisation du travail afin de maximiser le bien-être des travailleurs et d’autre part en raison de la lutte pour les talents qui conduit parfois les entreprises à recruter à l’étranger. »
Sur papier, cela peut sembler relativement simple, mais la réalité est souvent beaucoup plus complexe et expose un certain nombre de défis entre les besoins de l’entreprise et la stratégie RH. L’enquête confirme une nouvelle fois que le contexte juridique et fiscal constitue un obstacle majeur pour les entreprises à organiser le télétravail à l’étranger. Ceci contraint certaines entreprises à repenser une telle approche, d’autant que les facilités accordées pendant la période de pandémie de COVID-19 ont pris fin le 1er juillet 2023.
La bonne nouvelle est qu’en prévision de cette échéance, plusieurs États membres ont conclu un accord-cadre précisant les conditions garantissant que le télétravail depuis l’étranger n’a pas d’incidence sur les règles actuelles de sécurité sociale. Ainsi, il est encore possible, sous certaines conditions, de déroger à la règle des 25 % en vigueur.
« Environ la moitié des employeurs autorisant le travail à distance ont mis au point des politiques et des instructions à cet effet ou les ont déjà adaptées », révèle le International Mobility Report d’Aon. « Cela devrait être 100 % pour éviter les surprises financières et fiscales », souligne Manderlier
À propos du International People Mobility Report d’Aon
Les résultats du International People Mobility Report d’Aon fournissent des informations et des données aux employeurs désireux d’évaluer leur approche de la mobilité internationale afin de mieux comprendre les évolutions du marché et de prendre de meilleures décisions pour leurs travailleurs et leurs clients. Les conclusions du rapport sont issues d’une enquête menée auprès de plus de 400 répondants en Europe dans dix-huit secteurs. Ces conclusions ont été comparées aux éditions précédentes afin de comprendre l’avenir de la mobilité des travailleurs. Le rapport montre comment les employeurs gèrent la nouvelle liberté de mouvement des travailleurs, tout en tenant compte des priorités commerciales pour les voyages, les missions à l’étranger et le travail à distance à l’international. Vous pouvez le télécharger intégralement via International People Mobility Report